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Mobilisons nous pour plus de diversité potagère

Publié le : 20 mai 2019

Après 8 mois de débats parlementaires, la déception s’empare des partisans des semences libres. Rappelez-vous,  l’article 78 de la « loi Egalim » (équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous), votée le 2 octobre dernier, autorisait à quiconque de vendre des semences anciennes aux particuliers.
Le Conseil constitutionnel a décidé, quelques jours plus tard, le 25 octobre, de censurer 23 articles de la loi EGALIM dont l’article 78, qui concernait la vente aux amateurs de semences du domaine public non inscrites au catalogue.

A l’heure d’un appauvrissement catastrophique de la biodiversité, 12 espèces végétales seulement assurent les ¾ de notre alimentation. Il est temps de réagir. Dans plusieurs territoires de la Région, des maraîchers se mobilisent pour développer et défendre collectivement des pratiques paysannes de conservation, de sélection et d’échange de semences.

Sur la Drôme et le Rhône, le Réseau AMAP AuRA aux côtés de 10 maraichers, soutenus par Valence-Romans Agglomération ainsi que la Fondation de France, et en partenariat avec le CRBA,  l’ITAB, ADABIO et Grain’Avenir, s’interroge sur les leviers à utiliser pour disposer de semences biologiques en quantité et en diversité suffisantes. Dans le cadre de ce projet intitulé SENSAS’AB, les partenaires du projet ont mis en place des essais à la ferme pour identifier des variétés interactives et en caractériser de nouvelles. Des formations à l’observation, la sélection, la multiplication ont contribué à l’acquisition de savoir-faire au sein des partenaires. Parmi les espèces choisies, certaines n’ont encore jamais été observées ou n’ont pas fait l’objet d’une sélection au sein du groupe (Amarante, Laitue, Coriandre). D’autres espèces ont déjà fait l’objet d’un criblage ou sont observées depuis longtemps (Tomate, Navet, Haricot). Pour connaître les résultats de ces expérimentations, c’est ici.

Au vu des résultats 2018, qui mettent en évidence un fort effet de l’environnement, et des attentes des maraîchers partenaires, l’objectif en 2019 se resserre sur l’effet de l’environnement (pratiques culturales et sol) sur les qualités.

L’essai tomate 2019 veut tester l’effet de deux techniques culturales (irrigation et pulvérisation de consoude/ortie) sur l’expression agronomique et la qualité sensorielle et nutritionnelle des tomates.

La carotte étant un légume racine, son lien au sol apparait intuitif. Pour mieux comprendre le lien entre qualité des légumes et qualité des sols, un essai sur la carotte sera donc mis en place en 2019.

Les variétés d’amarantes «issues de la collection Vavilov» ont fait l’objet d’une première caractérisation sur un environnement en 2018. Cette année il est proposé de comparer le comportement de deux variétés d’amarantes sur 5 environnements. Les partenaires aimeraient également tester leur tolérance à la sécheresse et leur capacité à produire des feuilles suite au fauchage.

En novembre 2019, le réseau AMAP organisera avec les maraichers du projet SENSAS’AB et ceux qui le souhaitent, un voyage d’études pour rencontrer d’autres groupes de maraîchers, structurés autour de la production de semences et de plants potagers.

D’autres mobilisations existent sur la Région

La ferme de Melchior, Soutenez la station d’expérimentation Vavilof à Charly (69), laboratoire de la biodiversité européenne adaptée aux changements climatiques

La Maison des semences paysannes de Haute-Savoie (MSP 74) qui réunit des paysans mobilisés pour partager des semences, contrer les méthodes de l’agro-industrie et militer pour des droits aux semences paysannes.

La Maison des semences paysannes de la Loire

Nathalie Cerclé, dans l’Allier, du côté de Trezelles, a un objectif clair : devenir autonome, et diversifier au maximum la production.

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Photo : Andréa Blanchin