Retour sur l’atelier « Accessibilité alimentaire en AMAP »

Samedi 10 décembre 2022, ce sont 7 personnes représentant 6 AMAP rhodaniennes qui se sont rencontrées à Lyon pour échanger sur l’accès de tous et toutes à l’alimentation, et sur les projets portés au sein des AMAP pour garantir cet accès, tout en garantissant le revenu paysan.

Le déroulé de la matinée, animé par Geneviève Chevassus et Bénédicte Pelloux-Prayer du réseau des AMAP d’Auvergne-Rhône-Alpes, a été co-construit au niveau inter-régional avec le MIRAMAP.

Les objectifs de l’atelier :

• Partager une vision commune sur accessibilité alimentaire et lien avec AMAP
• Partager la pluralité des champs d’action possibles en AMAP
• Partager des pistes d’actions concrètes et retours d’expériences de contrats solidaires

L’accès de tous et toutes à l’alimentation durable, au cœur de la charte des AMAP !

Source : Charte des AMAP, 2014

Des principes d’action en AMAP :

Le Mouvement des AMAP travaille depuis 2019 au sein d’un groupe de travail inter-régional. Au fil des événements, rencontres, échanges, web-rencontres, des principes d’action ont été construits. En voici quelques-uns discutés lors de l’atelier :

• UN PROJET COLLECTIF DE L’AMAP
• SOLIDARITÉS au pluriel : « TOUS DANS LE MÊME PANIER ! », ce qui implique de garantir un prix équitable et le revenu paysan
• Le « FAIRE AVEC » les premiers concernés, favoriser la PARTICIPATION de tous et toutes
• AGIR EN COOPERATION – en réseau, et avec des acteurs du monde social
• ACCUEIL – Confidentialité et CONVIVALITÉ
• Prendre le temps, le PAS A PAS
• Etre fidèles à notre principe d’ÉDUCATION POPULAIRE
  

Retours d’expériences :

Les 6 AMAP présentes travaillent ou souhaitent travailler pour permettre leur accessibilité (géographique, économique, pratique, culturelle, sociale) à des personnes éloignées de l’alimentation durable, et parfois en situation de précarité.

Tandis que trois AMAP ont mis en place des partenariats avec des associations de lutte contre la pauvreté (Secours catholique, Secours populaire, Restos du cœur) afin d’améliorer l’approvisionnement de l’aide alimentaire, 3 autres AMAP ont mis en place depuis au moins un an des « contrats solidaires », c’est-à-dire, des contrats subventionnés en partenariat avec des centres sociaux. Une 4^e AMAP a commencé un travail avec son centre social dans l’optique de mettre des contrats solidaires en place en 2023. Une autre AMAP témoigne d’un fonctionnement en double tarification (prix aidant et prix aidé) pour permettre à des personnes aux budgets divers d’entrer en AMAP. Enfin, une AMAP se questionne sur la possibilité d’agir en collectif sur cette question afin de déployer le volet « accessibilité dans les AMAP » et renforcer la « force de frappe » des AMAP. Diversité des projets

Grands enjeux posés par ces projets :

• Comment favoriser la participation de tous et toutes au sein de l’AMAP, y compris pour des personnes qui ne sont initialement pas venues d’elles-mêmes.
• Quelles clés pour un bon partenariat entre AMAP et association de lutte contre la pauvreté ou centre social ?
• Quelle pérennisation financière des actions expérimentées, vers qui se tourner, quelle action collective en réseau sur cette question ?

Les échanges ont permis d’apporter des retours d’expériences et perspectives sur ces trois thématiques. Tous ces éléments seront formalisés dans un guide « Accessibilité alimentaire en AMAP, comment agir ? », diffusé au premier trimestre 2023.

Les pépites partagées par les participant.e.s :

• L’atout majeur d’avoir de personnes à la fois engagées dans l’AMAP et dans la structure sociale partenaire (ex : bénévole au centre social). Ces personnes permettent de tisser des liens et faciliter de façon considérable la mise en place du partenariat et la réalisation de l’action.
• L’importance de « prendre le temps » de mobiliser le collectif de l’AMAP, de rencontrer les partenaires, de sonder les besoins des habitant.e.s du territoire, de construire une action pérenne.
• De même, l’importance de travailler pas à pas, de ne pas avoir peur que l’action soit « modeste ». Même si c’est une ou deux personnes qui entrent en AMAP, c’est toujours un changement considérable pour cette personne, et un premier jalon dans le projet qui peut grandir au fur et à mesure.
• L’importance de travailler en partenariat, de bien se connaître, de se répartir les rôles et de partager les compétences.
• L’importance de l’accompagnement des AMAP, fondamental pour lancer les actions, et du partage d’expériences entre AMAP.
• Une proposition que le réseau intervienne au sein des CA d’AMAP pour présenter le chantier.
• Une citation : « ce temps permet de se poser la question autrement, on change de regard sur ce qu’on mène, on voit que c’est pleinement notre rôle, c’est inscrit dans la charte ».
• Un questionnement sur la pérennisation financière des actions, et sur les perspectives à plus large échelle.

Pour plus d’informations et de ressources :

• Retrouvez les prochains ateliers collectifs sur l’accessibilité alimentaire en AMAP sur https://amap-aura.org/accompagnement-des-amap/#formations-amap
• Cycle de web-rencontres ici : https://amapartage.fr/chercher-une-ressource/recueil-d-articles-du-cycle-de-web-rencontres-accessibilite-alimentaire-amap-par-maud-gilibert-69
• Site internet du réseau AMAP AURA : https://amap-aura.org/projet/accessibilite-alimentaire-en-amap/
• Site du chantier inter-régional animé par le MIRAMAP : http://miramap.org/-Chantier-Accessibilite-alimentaire-.html