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Retour sur le reportage « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes »

Publié le : 20 décembre 2019

L’enquête de Cash Investigation,  « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes » montre que les semences à l’origine des fruits et légumes sont en grande partie la propriété d’une poignée de géants mondiaux comme l’allemand Bayer, ou le français Limagrain. Pour lutter contre ce phénomène, l’agriculture paysanne à taille humaine et biologique, visant à préserver les ressources et les êtres vivants, proposent une alternative à ce mode de production. Jean-François Colin, administrateur du Réseau AMAP Aura, nous propose sa réflexion suite au reportage.

 

Le 9 Décembre 2019.

L’excellente enquête D’Elise Lucet  sur les 4 semenciers mondiaux (dont Monsanto Bayer), nous montre la main mise des multinationales sur l’agriculture mondiale industrialisée. Les semenciers ont mis au point des semences qui correspondent, avant tout, aux besoins de l’agro-alimentation dont les méthodes de production et de distribution automatisées ont besoin de matières premières adaptées.

C’est pour cela que nous mangeons des tomates dont les sélections génétiques successives nous amènent des fruits bien calibrés, bien fermes, qui peuvent être conservés jusqu’à 3 semaines (alors qu’une tomate mure se conserve 3 jours), et pour cause : ces fruits ne peuvent arriver à maturité.  La qualité de cette marchandise n’est donc logiquement plus au rendez-vous. Par rapport au années 1960, une tomate contemporaine a 40% d’oligoéléments, vitamines, sels minéraux en moins, donc une qualité nutritive bien inférieure à celle connue des années 60. A cet inconvénient majeur, s’ajoutent les fongicides, pesticides et engrais que les agriculteurs conventionnels utilisent et que nous retrouvons dans nos assiettes.

L’agriculture biologique diminue en grande partie cet inconvénient, mais l’utilisation de semences industrielles, non adaptées au terroir et qui sont une menace réelle sur la biodiversité des plantes cultivées et même sauvages reste problématique. La dépendance des agriculteurs à ces hybrides les rend aussi plus fragiles et moins aptes aux échanges de semences entre pairs.

Les AMAP doivent se positionner clairement pour consommer des nutriments à maturité, non chargés de perturbateurs endocriniens ( les pesticides sont la plupart du temps des perturbateurs endocriniens ). Les labellisations bio peuvent être un outil (entre autres) pour promouvoir une agriculture respectueuse de la biodiversité et de la Santé Publique. Couplées à la relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation, c’est une réelle alternative au modèle actuel de production, industriel, destructeurs des ressources et des êtres vivants, et impactant considérablement notre santé.

Jean François Colin, administrateur du Réseau AMAP Aura.

Retrouver le reportage ici.