Élevage plein air : on se laisse pas abattre !
Le ministère de l’agriculture a pris fin septembre deux arrêtés pour favoriser le confinement des volailles en cas de risque de grippe aviaire. Une réponse technique qui menace directement les élevages de plein air et qui vient fragiliser des éleveur.ses déjà touchés par les mesures sanitaires trop souvent adaptés qu’aux élevages industriels. Lourdement touchés par les contrôles de salmonelle effectués dans l’environnement des poules et non sur les poules ou sur les œufs, les élevages plein-air sont particulièrement visés par ces contrôles et doivent en conséquence au contrôle positif abattre l’ensemble des poules. Et sans possibilité de contre-analyse.
Absurdes. Pour Carole Sanchez, éleveuse de poules pondeuses et de volailles de chair dans le Vaucluse, les arrêtés pris fin septembre par le ministère de l’agriculture pour enrayer les prochaines épidémies de grippe aviaire n’ont pas de sens. Jamais la maladie, qui arrive généralement en Europe avec les oiseaux migrateurs, n’est apparue dans son département.
Pour respecter les nouveaux textes, pourtant, cette agricultrice installée à une trentaine de kilomètres à l’est d’Avignon devrait mettre toutes ses bêtes en bâtiment, diviser par huit la place attribuée à chaque volaille, ne plus utiliser de tracteur sur les espaces parcourus par les bêtes, ne plus faire passer son chien de travail. C’est ce qu’impose le risque « modéré » dans lequel le ministère de l’agriculture a classé l’ensemble du territoire depuis le 10 septembre, avec la réapparition de cette influenza (nom scientifique de la grippe) à la fin de l’été en Belgique et dans les Ardennes.
C’est l’exact opposé de ce que Carole Sanchez fait aujourd’hui, dans son élevage fermier bio, où les volailles vont et viennent à l’air libre, passant à leur guise par une trappe entre le poulailler et l’extérieur, et disposant d’une surface moyenne de 4 m² par bête.
« En termes de bien-être animal, c’est évident que les poules sont mieux ainsi, explique l’agricultrice à Mediapart. Mais elles ont aussi de cette façon accès à une diversité alimentaire, à la lumière naturelle, et au final ce sont des bêtes qui auront fait beaucoup plus d’exercice et seront plus musclées que des volailles élevées en cage. La viande est infiniment meilleure… »
En AMAP aussi, nous défendons ces nos éleveurs.ses de volaille plein-air, nous permettons aux consommateurs d’avoir accès à une alimentation de qualité et nous participons à la pérennisation des systèmes agricoles durables (socialement, économiquement, sanitairement et environnementalement) oui mais ce que nous défendons est en danger, il est temps d’agir!
comment faire?
- diffuser l’information dans votre AMAP pour défendre l’élevage plein-air via des stickers et flyers à distribuer – si vous souhaitez en commander contactez directement <ofreire@confederationpaysanne.fr>
- se rapprocher des éleveur.ses en partenariat AMAP pour connaitre leurs difficultés et être solidaire en cas d’aléas
- interpeller vos élus pour dénoncer ce système
- > Signer la pétition <<
- vous rassembler pour rejoindre le collectif Sauve qui poule ou bien créer en AURA : contact@collectifsauvequipoule.fr
- Rétablir l’analyse de confirmation en volailles de chair et en poules pondeuses.
- Proposer un système d’analyses progressif et cohérent
- Indemniser tous les élevages foyers, pas que les gros élevages industriels.
Témoignage d’Angélique Lassonnery

Angélique Lassonnery, éleveuse de poules pondeuses bio. Photo Progrès/Joël PHILIPPON
Écoutez le témoignage d’Angélique Lassonnery :
Pétition : pour l’élevage de volailles en plein air toute l’année
- Le maintien de la dérogation « plein air »*, dérogation obtenue grâce à votre soutien en 2017 (merci encore !) ;
- La dés-intensification de la production de volailles en période à risque** ;
- L’obligation effective de l’élevage en plein air toute l’année pour utiliser l’appellation « plein air » ou « fermier », dans le respect des cahiers des charges des signes officiels de qualité ;
- Le respect des engagements de réduction des transports des animaux vivants pris par les grands opérateurs économiques au sortir de la crise de 2017.
- la défense des producteur-ice-s de volaille plein air et le bien-être de leurs animaux
- permettre aux consommateurs d’avoir accès à une alimentation de qualité
- pérenniser des systèmes agricoles durables (socialement, économiquement, sanitairement et environnementalement)
** réduire le nombre d’animaux en élevage notamment dans les exploitations de taille importante
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