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Les prix s’envolent… Soyons solidaires avec nos paysan·nes !

Publié le : 25 août 2022

25 août 2022- Avec la crise du COVID et plus récemment la guerre en Ukraine, de nombreuses matières premières ont vu leur prix s’envoler. Si le sujet préoccupe les foyers dans leur quotidien, le monde agricole n’est pas épargné. Nos paysan·nes en AMAP non plus… Soutenons-les, discutons-en !

Quand on parle de matières premières qui flambent, on pense bien sûr à l’énergie. La hausse des prix dans ce domaine se répercute évidemment sur les charges des fermes en partenariat AMAP sur leurs dépenses de carburants (+15% au 1er trimestre 2022 / 2021) (le prix au litre a doublé depuis 2020 et les projections indiquent que le prix du gasoil agricole augmentera en même temps que le carburant voiture), de combustibles et d’électricité. Mais ce ne sont pas les seuls impacts constatés par les paysan·nes, comme le démontrent les exemples remontés dans les Réseaux d’ AMAP  :

–         Semences : en 2018, un maraîcher déboursait 54€ pour ses semences de haricots. En 2022, elles lui coûtent 76€, soit plus de 40% en 4 ans !

–         Terreau : le sac de substrat est passé de 6.75€ en 2018 à 9.93€ cette année soit 47% d’augmentation en 4 ans. Il faut souvent 30/40 sacs de terreau en plus !

–         Films de protection des cultures : une augmentation de 55% sur une année est constatée en Région nantaise (cf. article du Monde)

.-         Un devis établi en décembre 2019 chiffrait à 4500€ une nouvelle serre. Son actualisation début 2022 fait passer l’investissement à 9500€… Le prix a plus que doublé en 2 ans ! Et il en est de même pour le matériel pour réparer les serres…

Et les éleveurs ne sont pas en reste…

– Ex alimentation volailles :l Il y a eu une augmentation de 151€ la tonne entre 2021 et mars 2022. En considérant une consommation de 120g par poule et par jour, cela représente une augmentation annuelle du cout de l’aliment :Surcout pour 150 poules : 986 € par an / Surcout pour 700 poules : 4599 € par an/ Surcout pour 6000 poules : 39 420€ par an!

– Ex la tonne d’aliments en pisciculture est passée de 1500€/tonne en mars 2022 à 2200€/tonne en juin 2022 !

– Ex alimentation chèvres laitières: la tonne est passée de 490€ en juin 2021 à 638€ en juin 2022. Pour une ferme qui consomme 18 tonnes d’aliments par an, cela représente une hausse de 3600 euros uniquement sur ce poste. Pour la ferme concernée, une aide de l’Etat de 1000 euros permettra de couvrir une partie de ces frais.

– Ex les contenants pots de yaourt ont pris 10% en 3 mois

En plus de ces hausses de charges, les paysan·nes font également face à des ruptures de stock sur du matériel et des petits équipements (irrigation, bâches, contenants…) et doivent chercher des alternatives, quand elles existent, plus coûteuses et/ou de moins bonne qualité.

Face à ces hausses, un·e paysan·ne n’aura de choix, s’il·elle n’augmente pas le prix du panier, que de réduire sa rémunération et/ou de renoncer à l’embauche d’un·e salarié·e pour l’aider. Il·elle peut aussi décider de reporter certains investissements ou de limiter certains de ses achats comme pour les maraicher.ère.s les films de protection, induisant une charge de travail supplémentaire pour des travaux de désherbage, de travail du sol ou de réparation des équipements à prolonger.

Alors en tant qu’amapien·ne, on fait quoi ?

En 1er lieu, et dans l’esprit de la Charte des AMAP et de son principe de solidarité, il appartient à chaque groupe AMAP de se soucier des problématiques de la ferme et d’engager la discussion avec son ou ses paysan·nes partenaires pour mesurer l’impact de ces dépenses supplémentaires. Les sujets financiers sont souvent difficiles à aborder, d’autant que les problèmes de renouvellement des paniers fragilisent déjà l’équilibre des fermes.

Pour soutenir vos paysan·nes, vous pouvez être à l’initiative de plusieurs solutions :

– Plusieurs AMAP ont voté l’augmentation du prix des paniers pour la saison en cours. Certaines de façon uniforme pour tous·tes les amapien·nes, d’autres en laissant le choix aux amapien·nes (de rester sur le prix antérieur ou de contractualiser sur un un prix plus élevé avec un montant laissé à leur libre appréciation)

–         Se projeter dès à présent sur la saison suivante pour envisager une augmentation du prix ou du nombre de paniers, pourquoi pas avec des paniers solidaires.

–         Proposer de se rendre plus souvent sur la ferme (des visites rendues moins fréquentes avec la crise COVID) : collectivement, des désherbages ou des récoltes à visée pédagogique pour les amapien·nes peuvent aussi soulager votre paysan·ne ;

–         Proposer un avenant au contrat AMAP ou mettre en place une cagnotte solidaire peuvent couvrir tout ou partie de la hausse des dépenses de manière ponctuelle ;

De nombreux·ses paysan·nes et amapien·nes n’osent pas aborder la question du prix. La fixation d’un prix équitable (pour les deux parties) est au cœur du partenariat AMAP. Il est légitime et même primordial d’en discuter !

Et en tant que paysan·ne, comment ne pas rester seul·e ?

Au-delà des solutions à construire avec vos AMAP, Amélie et Laure du Réseau AMAP AuRA, et Chloé du Réseau Isère vous accompagnent sur comment fixer le prix de son panier, comment bien communiquer avec ses amapien·nes et bien d’autres sujets. Contactez-là si vous ne savez pas comment résoudre les problèmes liés aux augmentations de vos charges, évoqués dans cet article.

Plusieurs temps de rencontres sont prévus à l’automne sur le sujet :

« Trucs et astuces pour fixer mon prix de panier et organiser ma logistique de commercialisation en AMAP » Suivi d’un repas partagé avec discussions informelles, Inscription auprès de Chloé : contact@alliancepec-isere.org

Si vous souhaitez organiser une réunion téléphonique spécifique sur le thème : Comment fixer son prix de panier ? faut il mieux faire des plus petits paniers au même prix ? des plus petits moins cher et augmenter le nombre de part ? Évoquer la mise en place de contrats permettant un « prix plancher » un « prix de soutien » et un « prix solidaire » au libre choix de l’amapien·ne? … contactez nous pour en discuter !