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Menaces sur l’élevage de volaille: mobilisons-nous!

Publié le : 7 mai 2019

Ne laissons pas disparaître l’élevage de poules pondeuses ou de volailles fermières,  mobilisons nous pour le défendre !

Plusieurs éleveurs en AMAP ont été touchés ces dernières semaines par des contrôles positifs de salmonelles sur leur ferme qui les ont obligés à tuer l’ensemble du cheptel sans compensation alors que les élevages fermiers, contrairement aux élevages industriels comptent des volailles de tout age pour assurer une continuité dans la production.

Pour soutenir nos éleveurs, et par ce que nous sommes tous co-responsables de notre alimentation, soutenons nos éleveurs et mobilisons nous!

Echanges Paysans #2 sera consacrée à cette thématique, pour avoir un échange  entre pairs. Anticiper et Gérer un contrôle positif de salmonelle sur ma ferme:

Mardi 1er décembre – 11H _ Inscrivez vous ici

De quoi parlons nous? Détection de la salmonelle: une législation incompréhensible

L’arrêté du 24 avril 2013 rend obligatoire la détection de la salmonelle dans les élevages de plus de 250 individus et le prélèvement est réalisé dans la litière (fumier) des animaux. Mais qui dit élevage fermier, dit volailles qui gambadent à l’air libre et qui peuvent fouler une surface contaminée par le passage d’oiseaux ou d’animaux sauvages, en plus des équidés, chiens, chats, et autres rongeurs.

En cas de contrôle positif, les éleveurs de poules pondeuses ont l’obligation de faire abattre toutes les poules se trouvant dans un même lot, tandis que les éleveurs de poulets de chair peuvent les faire abattre quand les poulets sont prêts et les commercialiser en enlevant les foies et les gésiers. On pourrait penser que les pondeuses pourraient également être commercialiser mais trouver un abattoir volontaire, payer l’abattage et identifier un réseau pouvant absorber toutes les poules n’est pas évident. La plupart des éleveurs fait donc le triste choix de faire euthanasier les volailles sur la ferme avec une prise en charge de la visite du vétérinaire et des produits pour l’euthanasie par la DDPP.

L’abattage du cheptel peut conduire à des conséquences économiques insurmontables par les éleveurs alors même que le consommateur final ne court aucun risque. C’est ce qui est arrivé chez plusieurs éleveurs en AMAP.  Jusqu’en 2013, en cas de détection de salmonelle sur la litière, un deuxième contrôle sur la viande était réalisé. S’il s’avérait négatif, les volailles étaient vendables. Depuis 2013, cette possibilité a été supprimée et seuls deux prélèvements litières sont effectués, à huit jours d’intervalle, et c’est l’abattage.

Un changement de réglementation que dénonce Jacques Rimbault, vice-président de l’association des producteurs fermiers de l’Isère (APFI), à la tête d’un troupeau de 10 000 volailles, dont 180 sont abattus chaque semaine pour être vendus en direct sur le marché bio de Meylan. « La recherche de la salmonelle dans la litière et la fiente n’améliore pas l’efficacité de la recherche sur le produit, viande ou œuf déjà effectué dans les ateliers d’abattage, explique Jacques Rimbault. En abattoir, une analyse est réalisée sur la peau du cou des volailles et ce qui est aberrant c’est qu’en cas de contrôle positif, il n’y a pas de retrait de la marchandise, juste une recommandation de redoubler de vigilance sur les règles sanitaires. »

Et l’abattage de la totalité du cheptel pose un autre problème : un producteur fermier gère sur une même exploitation plusieurs lots d’âges différents, dont certains peuvent être non matures pour être vendus, il étale sa production sur l’année: en cas d’abattage, il perd donc l’entièreté de sa production et son année de vente. Alors qu’en élevage de volaille industriel, si un lot est abattu, 37 jours plus tard ils peuvent à nouveau vendre.

Quatre actions pour se mobiliser: